LE YOGA ET SES PRINCIPES
EXERCICE RESPIRATOIRE ET POSTURAL POUR DÉBUTANT ET TOUT PRATIQUANT
Se mettre debout, pieds parallèles, à l’écartement des hanches, bras le long du corps. Positionner le bassin, le haut du corps, la tête dans le prolongement des jambes. Imaginer qu’un fil vous maintient en suspension. Veillez à maintenir les courbures naturelles de la colonne vertébrale (lombaire et dorsale). À partir de cette position, montez les bras latéralement sur l’inspiration jusqu’à les amener mains jointes, pouces attachés au-dessus de la tête, redescendre sur l’expiration. En phase d’échauffement faire cette posture 10 fois. Elle peut aussi être maintenue bras étirés pendant 6 à 10 respirations. Après une première série, le pratiquant peut monter sur pointes de pied à l’inspiration et redescendre à l’expiration et/ou rester (stable) pendant 6 à 10 respirations sur pointes de pied.
Monter les bras sur l’inspiration jusqu’à joindre les mains au-dessus de la tête, redescendre lentement sur l’expiration. Respirer par le nez
Cette posture remet le corps en mouvement, en particulier dans la partie haute du corps, favorise l’oxygénation et la concentration dès le début de la séance, présente des variantes, améliore le travail respiratoire, en particulier de la partie arrière haute de la cage thoracique. Elle est donc intéressante pour les personnes voutées, dont le regard est dirigé vers le bas.
PRATIQUE INTÉGRATIVE OU COMMENT INTEGRER YOGA / RESPIRATION / HYPNOSE
Yoga, respiration et hypnose sont trois pratiques psychocorporelles dont l’association est aisée et intéressante dans le cadre de l’accompagnement de personnes malades. Le yoga et la respiration sont indissociables. Toutefois, selon les personnes, l’entrée dans la pratique peut commencer par l’apprentissage des postures, puis l’intégration progressive de la respiration coordonnée sur les postures. L’entrée dans la pratique peut aussi se faire par un travail très orienté sur les techniques respiratoires, une mise en mouvement progressive du corps. L’intégration de l’hypnose permet grâce à l’utilisation des multiples modalités de communication hypnotique d’intégrer des propositions de travail, d’utiliser les métaphores dont le yoga est riche dans le nom des postures, de faire des suggestions en fin de séance pour inciter la personne à pratiquer.
SITUATION CLINIQUE
Mme F est envoyée par un médecin algologue pour des séances d’hypnose. Elle adhère peu à cette pratique qui manque de mouvement. L’hypnothérapeute lui propose le yoga. Lors de la première séance, Mme F. présente des douleurs qui ne lui permettent pas de prendre les postures, même simples. Le travail se recentre sur la respiration. Lors des premières séances, Mme F. prend conscience qu’elle a une bonne capacité respiratoire, mais qu’elle ne perçoit pas sa respiration, en particulier abdominale. Elle arrive le plus souvent aux séances hebdomadaires fatiguée par son travail, ses douleurs d’origine neuropathique, ses préoccupations familiales. Au début de la prise en charge, les douleurs qu’elle ressent rendent difficile le fait de nouer ses lacets, en particulier du côté où elle a mal. Elle a également souvent froid. En dehors de ces séances, elle pratique une activité sportive et prend conscience qu’elle a tendance à faire les mouvements en apnée. Elle ne parvient pas à visualiser les métaphores utilisées par le thérapeute (par exemple, le mouvement de la vague associé à l’inspir et l’expir). Elle exprime souvent sa colère à l’égard de son corps, de sa pathologie. C’est un peu comme si elle avait ignoré tout ce qui le concernait.
Les séances hebdomadaires sont centrées sur la respiration et durent de 30 à 45’. Elles se déroulent debout ou assise sur chaise. Petit à petit, également grâce à l’introduction du toucher par le thérapeute, les exercices permettent à Mme F. de ressentir les différents niveaux respiratoires, en particulier le niveau abdominal. Progressivement, le mouvement est introduit dans la réalisation des exercices respiratoires. Les exercices sont accompagnés par des paroles du thérapeute incitant Mme F. à vivre le moment présent, à accepter les limites que son état du moment lui impose. À son insu, parfois Mme F. se met seule en état hypnotique. Elle fait le constat de l’effet de la respiration sur la disparition de sa fatigue et l’amélioration de sa sensation de froid. Pour autant, elle ne pratique pas en dehors des séances, elle pense uniquement à mieux respirer quand elle fait une activité sportive plus intense.
Après plusieurs semaines de pratique hebdomadaire, Mme F. lace ses chaussures avec aisance à la fin des séances.
CONCLUSION ET BIBLIOGRAPHIE
En conclusion, la pratique du yoga, associée à d’autres pratiques psychocorporelles a toute sa place dans les parcours des personnes souffrant de pathologies, en particulier chroniques. La palette très variée permet une adaptation de l’enseignement et des pratiques en fonction de l’état de la personne et du moment. Cette adaptation implique que la pratique soit encadrée par des professionnels spécifiquement formés, tant dans le domaine de la santé que dans l’intégration des pratiques psychocorporelles dans les parcours des patients.
Bibliographie :
Yoga : la place de la respiration et l’intégration de la communication hypnotique
Rédactrice : Pascale Wanquet- Thibault , cadre de santé, co-responsable du DIU des Pratiques PsychoCorporelles et de Santé Intégrative
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